La commedia des ratés - Tonino Benacquista
La commedia des ratés de Tonino Benacquista
Editions Gallimard, collection Folio Policier, 1991, 216 pages
Quatrième de couverture : Car tout était déjà en moi, enfoui. Quelque chose entre la tragédie grecque et la comédie à l'italienne. Une farce bouffonne au goût amer, un drame dont on se retient de rire. Ni une complainte, ni une leçon, ni une morale. Juste une ode à la déroute, un poème chantant la toute-puissance de l'absurdité face au bon sens ...
La commedia des ratés a remporté en 1991 le Grand Prix de la littérature policière, le trophée 813 du meilleur roman et le prix Mystère de la critique.
Mon avis : La première rencontre avec la plume de Tonino Benacquista a été pour moi un coup de coeur. J'ai énormément apprécié son écriture à la fois tendre et humoristique, aux parfums d'Italie.
Le héros, Antonio, qui revient à plusieurs reprise dans les romans de Tonino Benacquista (parfois double romanesque de l'auteur, parfois personnage de pure fiction - source : quatrième de couverture), a tout comme lui des parents italiens et a grandi à Vitry-sur-Seine. Un soir il croise le chemin d'un de ses anciens camarades d'enfance, Dario, qui lui demande de l'aide. Dario semble s'être attiré des ennuis et il sera assassiné quelques jours plus tard. Antonio s'aperçoit alors qu'il a lui même, à son tour, les assassins de Dario aux trousses. Antonio devra percer le secret de la vie de Dario pour débusquer les tueurs. Cette enquête sera pour lui l'occasion d'un retour aux sources, en Italie.
Les personnages sont savoureux, bien campés, la famille est très présente. Derrière une écriture haute en couleurs et qui m'a souvent fait sourire, se cache une énorme tendresse pour l'Italie et la France. L'intrigue policière est bien construite et bien menée, mêlant à la fois le passé et le présent, la famille et l'histoire. Le rythme ne s'essouffle à aucun moment. Un auteur dont je vais vite rechercher d'autres titres.
Voici un petit extrait :
En italien pour dire pourquoi et parce que, on emploie le même mot. Si Dario utilise parfois la bonne grammaire, c'est toujours avec la mauvaise langue.
- Pourquoi toi, Anto', t'as fait gli studi, et moi j'ai pas fait gli sutdi, et toi t'es allé dans les grandes écoles, à Paris. T'es intelligento ...
Mauvais pour moi, ça. Si Dario Trengoni tient à me dire que je suis intelligent, c'est qu'il me prend pour un con. Ce qu'il appelle "les grandes écoles" c'est deux années de fac poussives qui m'ont précipité sur le marché du travail, comme ça, en traître. Mais ma mère s'en était vantée dans le quartier.
J'ai lu ce livre de le cadre du défi de littérature policière sur les cinq continents.
J'ai donc lu à ce jour 3 des 5 livres que j'ai choisis (voir la liste ICI)