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Soie dit en passant ....
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9 décembre 2009

La libraire a aimé - Sophie Poirier

la_libraire_a_aimeLa libraire a aimé de Sophie Poirier

Ana Editions, 2008, 71 pages.

Quatrième de couverture :

"On n'en sait rien. On est là assis en terrasse, au café d'à côté, comme chaque soir. Et puis il y a des gens qui vous observent et imaginent toute votre vie."

Une histoire inventée par Sophie Poirier, avec : la libraire, des pistes à suivre, un photographe amateur de cadavres, Paul Auster et sa femme, un oncle faussement russe servi par son nain fidèle, une vieille Anglaise collectionneuse d'objets cassés, un peu new york, un peu la mer, un peu le Sud ...

Mon avis :

J'ai découvert ce livre sur le blog de Liliba qui le proposait en livre voyageur, c'est ainsi qu'il est arrivé entre mes mains.

Ce livre commence au travers du regard d'une observatrice, intriguée par les habitudes d'un homme et d'une femme qui se retrouvent tous les soirs à 19h30 dans le même café, à la même table, et commandent les mêmes consommations . Ils ne semblent pas être en couple, et passent une heure à discuter de leurs lectures.

Ils parlent de livres. Ils se racontent ce qu'ils ont lu. Un couple n'aurait pas besoin de s'échanger ainsi des titres de livres, chacun verrait sur la table de nuit ce que l'autre est en train de lire.

Peu à peu les personnalités se dessinent : elle s'appelle Corinne, il s'appelle Paul, ils sont tous les deux célibataires et ont le même métier, libraire, et une vie morne, exceptés ces instants partagés et leur passion pour la lecture.

Pourtant, ils n'ont pas d'histoire. Ils s'en racontent seulement. Ce n'est pas une vie, se dit-il parfois. Il faudrait qu'il se passe quelque chose d'autre. Avec tout ce qu'ils lisent, et tout ce qu'ils savent, il devrait pouvoir se passer quelque chose. Il pense avoir compris que justement elle n'attend rien, que c'est sûrement ce qu'elle aime en sa compagnie, cette rassurante répétition d'une conversation inépuisable faite de lectures quotidiennes.

Mais un soir, Paul ne vient pas. Ni les jours suivants. Il demeure introuvable, à la librairie où il travaille personne ne sait ce qu'il est advenu de lui. Corinne réalise qu'elle ne connaît rien de lui, à part ses goûts littéraires. Un jour, elle croit reconnaître Paul sur une photo lors d'une exposition. L'artiste a des goûts un peu particuliers puisqu'il a photographié des visages de cadavres.

Avec les maigres renseignements qu'elle a, Corinne va essayer de trouver ce qui est arrivé à Paul. Cette quête va finalement l'ouvrir à la vie, elle qui s'était retranchée du monde réel pour ne vivre qu'au travers des livres.

J'ai aimé cette relation atypique entre un homme et une femme, et suivre les pas de Corinne, aussi bien dans sa quête que dans son évolution personnelle. J'aime les personnages originaux que l'auteure  a mis en scène ainsi que son écriture sensible :

Tu aurais beau vouloir raconter mon histoire avec style, et puis du suspense, tu ne pourras jamais écrire comme j'ai manqué l'essentiel. Ni décrire à quoi ressemble une nuit de vide quand rien, absolument rien, ne vient te sauver de la peur d'être seul, tu ne pourras jamais écrire ce que c'est de respirer en vain. Tu chercheras les mots exacts, tu penseras avoir écrit ce que c'est la souffrance mais tu seras loin encore de la lenteur des heures et du silence. Mon silence pitoyable, et il te faudra tant de mots pour le dire que toujours ce silence fera du bruit.

Comme d'autres lectrices, j'ai juste un petit regret sur la fin et ce qu'il est en réalité advenu de Paul, c'est trop évasif et pas assez développé par rapport au reste de l'histoire. C'est dommage, je reste un peu sur ma ... faim :-).

Je suis un peu partagée sur le personnage de Paul, j'aime à penser que tout cela avait pour but d'amener Corinne reprendre pied dans la vie réelle et à se redécouvrir. (Quand on ne me dit pas tout, je n'ai pas peur de broder pour que l'histoire me convienne ... sourire ... Ce qui est un peu frustrant a le mérite de laisser libre court à l'inetrprétation de chacun). Peut être d'autres lectrices auront elles aussi vu les choses sous cet angle.

Je remercie Liliba pour ce prêt, ce livre partira demain chez L'encreuse. Quant à moi je retrouverais avec plaisir un jour la plume de l'auteure qui signait là son premier roman et qui depuis a publié : Mon père n'est pas mort à Venise (avis de Keisha)

Si vous le souhaitez, vous pouvez aussi consulter le blog de Sophie Poirier.

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Commentaires
S
Grâce au récent billet de liliba sur le parcours des livres voyageurs, je découvre des tas d'analyses de lecture sur mon livre… c'est très étonnant ! <br /> Merci beaucoup en tout cas de lui donner cette place…<br /> (ah cette fin-faim… On me l'a dit déjà, mais je voulais ça, qu'à partir de mon invention chacun se mette à son tour à imaginer…)
L
Euh, bonne année !!! je ne sais plus déjà à qui je l'ai souhaité ou pas...
L
Joli billet !<br /> <br /> Je confirme, son deuxième livre est "mieux" que le premier, plus abouti, plus construit.
H
Çà a vraiment l'air super... je vais voir ça!
G
j'avais repéré ce roman aussi sur les blogs !!! il faut que je me le note !!!
Soie dit en passant ....
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