Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Soie dit en passant ....
Soie dit en passant ....
Derniers commentaires
Archives
23 décembre 2009

Petit déjeuner chez Tiffany - Truman Capote - Challenge 100 ans de littérature américaine # 2/5

Petit déjeuner chez Tiffany de Truman Capote

Titre original : Breakfast at Tiffany's

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Germaine Beaumont

Editions Gallimard, Folio, 1962 pour la traduction française - 188 pages

 

Quatrième de couverture :

J'avais été au cinéma, j'étais rentré et je m'étais mis au lit avec un grog au rhum et le dernier Simenon. C'était tellement mon idée d'une soirée confortable que je en parvenais pas à comprendre le sentiment de malaise qui s'amplifia en moi au point que je pouvais entendre les battements de mon coeur ... Le sentiment que l'on m'épiait. Que quelqu'un était dans la chambre. Puis il y eu une succession de coups secs sur la vitre, une apparition d'un gris spectral. Je renversai le grog. Il me fallut un certain temps avant que je me décide à ouvrir la fenêtre et à demander à Miss Golightly ce qu'elle voulait.

L'histoire de Holiday Golightly, la cover-girl incarnée à l'écran par Audrey Hepburn.

Mon avis :

Petit déjeuner chez Tiffany est en fait un recueil de quatre nouvelles : Petit déjeuner chez Tiffany, La maison de fleurs, La guitare de diamants et Un souvenir de Noêl.

La première nouvelle, et la plus longue (environ 120 pages), a donné son nom au recueil et c'est de cette nouvelle qu'est issu l'extrait publié en quatrième de couverture.

A part La maison des fleurs, qui a été pour moi une lecture agréable, mais sans plus, j'ai beaucoup apprécié ces nouvelles mettant en scène des personnages fragiles, tourmentés,  et des amitiés hors du commun.

Petit déjeuner chez Tiffany est l'histoire de l'amitié improbable entre un homme (le narrateur) et sa voisine Holly Golightly, une cover-girl. Le narrateur se remémorre ses souvenirs, alors qu'il habitait New york, au début de la seconde guerre mondiale. Holly est un personnage complexe, une femme-enfant, qui vit de ses charmes mais capable de la plus grande candeur et de la plus grande naïveté.

Par exemple elle rend visite à un prisonnier, membre de la mafia :

"[...] Le vieux Sally m'avait longtemps admirée à distance, et [...] par conséquent ce serait une bonne action si j'allais lui rendre visiste une fois par semaine. Du coup je ne pouvais pas dire non. C'était trop romanesque !

- Peut-être, mais cela ne sonne pas très clair."

Holly sourit. "Vous croyez que je vous raconte une blague.

- Pour commencer, on ne laisse jamais n'importe qui visiter un prisonnier.

- Je le sais bien. Ils font même des chichis à n'en plus finir. Je suis supposée être sa nièce.

- Et c'est aussi simple que ça ?  Et pour une heure de conversation il vous donne cent dollars ?

- Pas lui. Son homme de loi. Mr O'Shaughnessy m'expédie l'argent en billets, aussitôt que je lui ai communiqué les renseignements météorologiques.

- Je crois que vous pourriez vous trouvez un jour dans un fameux pétrin", lui dis-je en éteignant une lampe. On n'en avait plus besoin maintenant. Le jour avait envahi la chambre et les pigeons se gargarisaient sur l'échelle d'incendie.

"Comment ça ? demanda-t-elle d'un ton sérieux.

- La loi prévoit certainement le cas des fausses identités. Et après tout vous n'êtes pas sa nièce. Et qu'est-ce que c'est que ces renseignements météorologiques ?"

Elle étouffa un baillement. "Mais rien. Juste des communications que je laisse à la boite postale de façon à ce que Mr. O'Shaughnessy sache bien que je suis allée là-bas. Sally me dit ce qu'il faut dire. Des trucs comme ça par exemple : "Il y a un ouragan à Cuba", ou "Il neige à Palerme !"¨

Cette femme, traumatisée par des blessures psychologiques profondes, est insaisissable et tente de compenser son mal-être par des fêtes incessantes, et un goût immodéré pour le luxe et le clinquant.

La maison de fleurs est à la fois une histoire d'amitié entre des prostituées de Port-au-Prince (Haïti) et une histoire d'amour entre l'une d'entre elles, Ottilie, et une jeune homme qu'elle rencontre lors d'un combat de coqs.

Le dépaysement m'a beaucoup plu, ainsi que les personnages, bien qu'Ottilie soit assez superficielle. Ce fut cependant un moment de lecture agréable, mais sans plus. Des passages m'ont paru bizarrement écrits :

Ottilie aurait dû être la fille la plus heureuse de Port-au-Prince. Comme Baby le lui expliqua : "Regarde un peu tout ce qu'on peut mettre à ton crédit ! - Par exemple ?" dit Ottilie, car elle était vaniteuse et préférait les compliment au porc (???) et aux parfums.*(voir note à la fin)

La guitare de diamants est une histoire d'amitié entre deux prisonniers, en fait c'est plutôt un ancien prisionnier qui prend sous sa protection un nouveau venu.

Un souvenir de Noël met en scène un petit garçon de sept ans et une femme de plus de soixante, qui sont complètement isolés au sein de leur famille. Ils sont unis par une amitié sincère. Ils possèdent peu mais savent rendre précieux ce qu'ils ont car l'amour est omniprésent dans cette  nouvelle très émouvante .

* Je pense qu'il y a malheureusement dans ces quatre nouvelles un problème de traduction. A diverses reprises, je l'ai trouvée maladroite, comme si la traductrice avait transposé directement le texte de l'américain en  français sans se soucier de restituer les tournures spécifiques ou usuelles de la langue française : par exemple  des adjectifs restés placés avant le nom alors qu'un français aurait placé le nom d'abord et l'adjectif après ... ou bien le titre français qui est assez plat alors que le titre Américain a de la classe. Ces deux problèmes sont des problèmes mineurs que je n'aurais pas évoqués (et sans doute pas remarqués) si je n'avait relevé des tournures boiteuses ou  l'emploi d'un vocabulaire improbable comme "truqueuse". Par exemple dans cet extrait de petit-déjeuner chez Tiffany : (page 36)

"Et là-dessus, dit-il, qu'est-ce que vous croyez ? L'est-elle ou ne l'est-elle pas ?

- Pas quoi ?

- Une truqueuse.

-Je n'y aurais pas pensé.

- Eh bien, vous vous trompez. C'est une truqueuse. Mais d'un autre côté vous avez raison. Ce n'est pas une truqueuse parce que dans sa truquerie même, elle est vraie. Elle croit à toutes ces ordures auxquelles elle croit. Vous ne pouvez pas la sortir de là.

A d'autres reprises, les tournures sont incorrectes comme "j'avais été au cinéma" (en quatrième de couverture).

Cette traduction maladroite ou incorrecte m'a gênée à plusieurs reprises et c'est fort regrettable car le thème et les histoires m'ont réellement plu (et c'est quand même sur cette note que je souhaite rester, heureusement). J'aimerais bien lire à l'avenir De sang froid ou d'autres nouvelles de Truman Capote, j'espère simplement ne pas retrouver la même traductrice. (Je n'ai malheureusement pour l'instant pas un niveau d'anglais suffisant pour lire ces livres directement en américain).

Lisa l'a lu également, mais dans sa version originale.

J'ai lu Petit déjeuner chez Tiffany dans la cadre du blogotresors02 et du défi 100_ans_litt_USA_vignette .

Avec ce billet se termine mon défi Blog o Trésors. J'ai lu également Kitchen de Banana Yoshimoto, Le Journal d'une voisine de Doris Lessing et Un long dimanche de fiançailles de Sébastien Japrisot. J'ai également lu la petite fille de Monsieur Linh de Philippe Claudel, mais mon billet ne paraîtra que l'année prochaine. en fait je l'ai lu avant Petit déjeuner chez Tiffany, mais je n'ai pas écrit mon billet aussitôt et de ce fait, j'ai besoin de relire certains passages.

J'espère que Grominou laissera la liste ouverte pour 2010 :-).

Publicité
Commentaires
M
il faudrait vraiment que je me décide à découvrir cet auteur, incontournable semble-t-il...
J
ça fait longtemps que j'ai envie de découvrir Truman Capote....mais je ne sais pas si je dois commencer par celui-ci???
E
j'avais été déçue par le film
A
Une future lecture pour 2010, il est aussi dans mon challenge 100 ans de litt. américaine! :o)
K
Dommage pour la traduction! Ton niveau d'anglais va évoluer, à force, tu verras. Ensuite c'est plus plaisant de découvrir les auteurs en VO.
Soie dit en passant ....
Publicité
Newsletter
Publicité