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Soie dit en passant ....
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6 novembre 2009

Double assassinat dans La rue Morgue / La Lettre volée - Edgar Allan Poe

9782253082699Double assassinat dans la rue Morgue suivi de La Lettre volée - Edgar Allan Poe

Edition établie, présentée et annotée par Jean-Pierre Naugrette

Traduction de Charles Baudelaire

Le Livre de Poche, Libretti, 2009

Quatrième de couverture : A Paris, le narrateur lit la Gazette des tribunaux en compagnie de son ami Charles Auguste Dupin : on y rend compte d'un double assassinat fort mystérieux et Dupin, assuré que la police travaille sans méthode, décide de mener lui-même l'enquête. Et il résout l'énigme de manière si brillante que le préfet de police ne manque pas de le consulter lorsqu'un document des plus importants - une lettre - est dérobée dans les appartements royaux.

Analyste de premier ordre, mais lui-même personnage mystérieux, Dupin est au coeur de ces deux nouvelles publiées aux Etats-Unis en 1841 et 1845 - et avec lui se trouve inventé le personnage moderne du détective. Mais ce que Edgar Poe invente aussi sans le savoir, c'est le genre du roman policier.

Mon avis : Deux nouvelles sont présentées dans ce livre qui réunit deux grandes plumes de la littérature : Edgar Poe et Charles Baudelaire en tant que traducteur. Deux âmes tourmentées, deux poètes, deux hommes qui ont profondément marqué la littérature, l'un en inventant le roman policier et l'autre en renouvelant la poésie.

Bien que l'enquête soit dans les deux cas menée par la même personne, les deux nouvelles présentées dans cet ouvrage sont très différentes :  Double assassinat dans la rue Morgue s'apparente à un roman noir ou roman d'épouvante, alors que dans La Lettre volée il n'y a pas de crime, l'histoire est prétexte à élaborer une analyse et  des déductions. Il s'agit plus dans ce dernier cas d'un mystère.

La préface et les annotations de Jean-Pierre Naugrette (qui souligne quelques caractéristiques de la traduction de Baudelaire et  de ce fait certains points de l'édition originale) sont très intéressantes. Dans la préface se trouvent des explications nécessaires pour bien comprendre certaines subtilités de l'énigme, notamment pour la Lettre volée. Par contre je vous conseillerais de ne lire la préface qu'après avoir lu les nouvelles pour préserver l'intrigue. Les nouvelles sont assez courtes et vous pourrez toujours les relire ou en relire certains passages à la lumière des explications. Le fait d'être intrigué et de cogiter fait partie du plaisir et il serait dommage que vous en soyez privé... 

Comme l'indique la quatrième de couverture, Edgar Allan Poe a inventé le roman policier (je me demande si je n'avais déjà lu cela à propos de Wilkie Collins aussi  ;-)... de toutes façons je pense que différents auteurs ont apporté leur pierre à l'édifice et l'époque était apparemment à l'esprit d'analyse qui tient une grande place dans ces nouvelles.

Les textes sont aussi très visuels, avec beaucoup de descriptions pas toujours pour ma part aisées à imaginer, non que ce ne soit pas bien décrit, mais plutôt parce que je suis complètement nulle sur le plan technique :-) (je pense à un passage où il est question d'un clou dans une fenêtre, j'imagine que l'auteur parle de fenêtres à guillotine, j'ai passé quelques mn à essayer de me représenter la scène, tout juste si mon mari n'a pas été obligé de me dessiner un plan, mdr ...).

J'ai beaucoup aimé plonger ainsi des années en arrière, en un autre siècle, dans un Paris certes bien différent de ce qu'il est aujourd'hui mais aussi avec une autre façon d'écrire.

Ce qu'Edgar Poe invente aussi par le biais de Dupin et du narrateur (un de ses amis séjournant à Paris), c'est le duo composé d'un détective et d'un ami un peu ingénu (par rapport au détective ...sourire...) qui, lui,  ne voit jamais rien venir avant le dénouement final et s'égare sans arrêt sur des fausses pistes. Le détective  résoud les énigmes exclusivement par ses capacités d'analyse (presque en restant chez lui assis dans son fauteuil) et d'obervation. Il a  un petit côté assez satisfait de lui même. Ces duos reparaitront chez d'autres auteurs sous la forme du tandem Sherlock Holmes/Docteur Watson  ou Hercule Poirot (et ses célèbres petites cellules grises)/Arthur Hastings.

Je remercie Morgan, qui m'a offert ce livre dans le cadre du swap Paris organisé par Loula, pour ces bons moments de lecture et cette petite parenthèse hors du temps.

Je voulais conclure avec une poésie d'Edgar Poe, mais comme j'ai vu sur les blogs que certaines blogueuses ont instauré un dimanche poétique, je la mettrai en ligne dimanche.

J'inclus cette lecture dans la thématique des frissons de Novembre.

frissons_novembre_mini

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Commentaires
S
Tiphanya, il faut avouer que c'est un peu spécial quand même :-) ...
T
J'avais commencé à lire la première nouvelle alors que j'étais en 3e ou en 2nde et je n'ai jamais réussi à finir. Peut-être qu'aujourd'hui je pourrais enfin apprécier... Mais je vais plutôt attendre de découvrir ses poèmes par ton intermédiaire.
Soie dit en passant ....
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