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Soie dit en passant ....
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13 août 2008

NOTHOMB AMELIE : Stupeur et tremblements

stupeurettremblements


Quatrième de couverture :

Au début des années 1990, la narratrice est embauchée par Yumimoto, une puissante firme japonaise. Elle va découvrir à ses dépens l'implacable rigueur de l'autorité d'entreprise, en même temps que les codes de conduite, incompréhensibles au profane, qui gouvernent la vie sociale au pays du Soleil levant.

D'erreurs en maladresses et en échecs, commence alors pour elle, comme dans un mauvais rêve, la descente inexorable dans les degrés de la hiérarchie, jusqu'au rang de surveillante des toilettes, celui de l'humiliation dernière. Une course absurde vers l'abîme - image de la vie -, où l'humour percutant d'Amélie Nothomb fait mouche à chaque ligne.

Entre le rire et l'angoisse, cette satire des nouveaux despotismes aux échos kafkaïens a conquis un immense public et a valu à l'auteur d'Hygiène de l'assassin le Grand Prix du roman de l'Académie française en 1999.

Mes impressions : J'ai hésité à mettre en ligne un commentaire sur ce livre car j'ai un avis assez mitigé.

J'ai essayé de lire Stupeur et tremblements  il y a quelques années, et à l'époque je n'avais pas du tout accroché. Je n'avais pas lu plus de quelques pages et j'avoue que les couvertures assez spéciales des livres d'Amélie Nothomb ne m'attirent pas vraiment, même si je suis consciente que ce n'est pas la couverture d'un livre qui fait sa valeur. J'avais donc abandonné ce livre au bout de quelques pages, la seule chose dont je me souvenais est que l'histoire se déroulait au Japon.

Puis, dans le cadre du blogoclub dont le prochain thème est le Japon, j'ai lu "Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil" de Haruki Murakami, dont je mettrai le commentaire en ligne le 1er Septembre, comme les autres lectrices.

Essentiellement par curiosité, j'ai eu envie  d'un autre regard porté sur la société japonaise. Le livre d'Amélie Nothomb m'intéressait non seulement parce que l'histoire se déroule au Japon, mais aussi parce qu'Amélie Nothomb y est née, à Kobé, et qu'elle y a vécu jusqu'à l'âge de cinq ans. Et puis cette fois c'était un regard de femme qui était porté sur la société japonaise. Je me suis dit que c'était le moment où jamais de lire Stupeur et tremblements. J'ai donc exhumé ce livre de ma bibliothèque où il se morfondait depuis plusieurs années.

J'avais donc d'un côté une oeuvre écrite par un homme, Japonais, de culture japonaise et de l'autre une oeuvre écrite par une femme, Belge, née au Japon et y ayant passé les cinq premières années de sa vie.

Mais en fait je ne trouve pas que les deux livres soient comparables.

Ils ne se passent pas à la même époque. Celui de Haruki Murakami raconte une histoire d'amour alors que celui d'Amélie Nothomb est centré sur le monde du travail.

J'ai passé un bon moment de détente avec le livre d'Amélie Nothomb, il m'a fait sourire principalement parce qu'il est écrit avec pas mal d'humour et d'autodérision.

J'ai bien aimé le personnage principal que l'on pourrait qualifier de Miss Catastrophe. Le livre raconte une histoire autobiographique. Des cinq premières années de sa vie au Japon, Amélie  a conservé de ce pays un souvenir ébloui, et c'est avec enthousiasme qu'elle accepte, à l'âge de 28 ans, un poste de traductrice dans une firme de Tokyo.

Hélas les choses ne se passent pas du tout comme elle l'avait prévu. Après quelques jours de désoeuvrement où elle est livrée a elle même et en droit de se demander pourquoi on l'a réellement engagée, puisqu'on ne lui confie aucune tâche à part de préparer le café, elle va cumuler  gaffes et  maladresses qui vont lui attirer les foudres de sa hiérarchie.

Que ce soit la jalousie professionnelle de la part de sa supérieure directe, à laquelle Amélie voue une réelle admiration, où d'initiatives malheureuses de sa part, les catastrophes ne cessent de s'abattre sur la tête de la pauvre Amélie.

Il est à noter qu'à une exception près, ses gaffes ne relèvent pas d'une incompétence professionnelle, mais simplement du choc des cultures entre le Japon et l'Occident. A chaque fois Amélie réagit de façon spontannée selon sa nature occidentale, et à chaque fois elle heurte la sensibilité de ses supérieurs et fait des gaffes qui l'enfoncent un peu plus.

En représailles, sa supérieure lui fait dégringoler les échelons hiérachiques, espérant qu'elle va démissionner.

Mais Amélie s'accroche et décide d'aller coûte que coûte au bout de son contrat d'un an, pour ne pas perdre la face, déshonneur suprême au Japon.

A part une digression sur les multiples règles qui régissent la vie des femmes japonnaises, vues par Amélie Nothomb, le roman est entièrement axé sur le monde du travail.

Le personnage principal a suscité ma sympathie car elle n'est jamais réellement mal intentionnée, même si par moments elle est un peu taquine.Ses ennuis résident simplement d'une méconaissance et d'une différence de culture des coutumes d'un pays qu'elle aime pourtant.

J'ai admiré son courage et sa ténacité pour honorer jusqu'au bout son contrat.

Le regard porté sur le monde du travail et ce qu'on attend des femmes en particulier est intéressant : respect absolu de la hiérarchie, désaprobation totale de l'esprit d'initiative, etc ... par contre je trouve ce regard beaucoup trop caricatural et "occidentalisé", et c'est dommage. ça manque cruellement d'analyse et de recul, si bien que parfois ça tombe dans une exagération et des clichés que je trouve de mauvais goût.

Néanmoins de temps à autre le regard sans pitié occidental est compensé par un regard sans complaisance des Japonais sur la société occidentale, par le biais de quelques rosseries bien senties de la part de la supérieure directe d'Amélie.

En résumé, je dirais que ce livre est un moyen agréable et plein d'humour pour se détendre, qu'il est intéressant à condition de garder du recul. Il relate une expérience professionnelle particulière, mais il faut en prendre et en laisser, et ne pas prendre ce livre pour un reflet réel de la société japonaise. Je suis persuadée que toutes les expériences ne se déroulent pas selon de telles caricatures.

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Commentaires
S
JEF, j'ai découvert qu'il y a un film adapté du livre, en effet, mais je ne l'ai pas vu.<br /> Merci pour les titres que tu m'indiques, Stupeur et Tremblements est le premier titre de cette auteure que je découvre.
J
j'ai préféré le film Stupeur et Tremblements au livre.<br /> J'ai pris davantage de plaisir à lire d'autres romans d'Amélie Nothomb tels Antechrista, Le Sabotage Amoureux...
T
Ce livre est écrit dans un style simple et avec beaucoup d'humour. Il s'agit donc d'un divertissement agréable. J'ai par contre un avis beaucoup plus négatif sur le fond. En effet je trouve que les descriptions de la société nipponne sont beaucoup trop caricaturales et que la soumission sans limite d'Amélie ne donne pas une image positive ni même réaliste de la femme occidentale. <br /> Ce mélange d'autoritarisme abusif de la hiérarchie japonaise et de docilité totale d'Amélie qui finit par se convaincre de son incapacité intellectuelle alors qu'elle a manifestement de réelles compétences rend se livre très peu crédible.
S
Mon mari est en train de le lire :-)<br /> Peut être nous laissera t il ses impressions ;-).
S
Oui, j'ai lu quasiment tous ses livres et j'ai préféré celui-ci.
Soie dit en passant ....
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